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<article class="techreport" id="index" lang="fr">
<articleinfo>
<title>Petit guide pratique des touches <keycap>Backspace</keycap>
et <keycap>Suppr</keycap> sous Linux</title>
<subtitle>
Version française du petit guide <foreignphrase>Linux
Backspace/Delete mini-HOWTO</foreignphrase>
</subtitle>
<!--
NOTE POUR LE RELECTEUR
Voici les mots qui m'ont posé le plus de problèmes :
* Backspace : faut-il traduire ? si oui, comment ?
* Key capability : aucune idée de comment on peut traduire ça. J'ai
mis capabilité par convention, mais c'est très mauvais.
* Scancode : code de balayage ?
* Keysym : touche symbolique ou symbole clavier ?
* mapped : mappé ?
* entry/input : j'ai traduit les deux par Entrée, mais ça fait une
ambiguïté
-->
<author>
<firstname>Sebastiano</firstname>
<surname>Vigna</surname>
<affiliation>
<address><email>vigna@acm.org</email></address>
</affiliation>
</author>
<othercredit role="traduction">
<firstname>Baptiste</firstname>
<surname>Mélès</surname>
<contrib>Adaptation française</contrib>
<email>baptiste POINT meles CHEZ ens POINT fr</email>
</othercredit>
<!-- À remplir par le relecteur -->
<!--
<othercredit role="relecture">
<firstname></firstname>
<surname></surname>
<contrib>Relecture de la version française</contrib>
<email></email>
</othercredit>
-->
<othercredit role="publication">
<firstname>Jean-Philippe</firstname>
<surname>Guérard</surname>
<contrib>Préparation de la publication de la v.f.</contrib>
<email>fevrier CHEZ tigreraye POINT org</email>
</othercredit>
<releaseinfo>Version : 1.6.fr.1.0</releaseinfo>
<pubdate>5 novembre 2004</pubdate>
<revhistory>
<revision>
<revnumber>1.6.fr.1.0</revnumber>
<date>2004-11-05</date>
<authorinitials>BM, XX, JPG</authorinitials>
<!-- Remplacer XX par les initiales du relecteur -->
<revremark>
Première adaptation française.
</revremark>
</revision>
<revision>
<revnumber>1.6</revnumber>
<date>2002-01-19</date>
<authorinitials>SV</authorinitials>
<revremark>
J'ai inclus de nombreux commentaires d'Alex Boldt et
Chung-Rui Kao
</revremark>
</revision>
<revision>
<revnumber>1.5</revnumber>
<date>2001-05-03</date>
<authorinitials>SV</authorinitials>
<revremark>
Mise à jour pour les nouvelles distributions et
l'astuce du tput. <emphasis lang="en">Updated for new
distros and the tput trick.</emphasis>
</revremark>
</revision>
<revision>
<revnumber>1.4</revnumber>
<date>2000-12-07</date>
<authorinitials>SV</authorinitials>
<revremark>
Mise à jour pour les conflits de Red Hat 7.0 et de
Helix Gnome. <emphasis lang="en">Updated for Red Hat
7.0 and Helix Gnome conflicts.</emphasis>
</revremark>
</revision>
<revision>
<revnumber>1.3</revnumber>
<date>2000-10-15</date>
<authorinitials>SV</authorinitials>
<revremark>
Changement du nom. <emphasis lang="en">Name
change.</emphasis>
</revremark>
</revision>
<revision>
<revnumber>1.2</revnumber>
<date>2000-10-15</date>
<authorinitials>SV</authorinitials>
<revremark>
Mise à jour. Ajout de la section « Que faire si
rien ne marche ». <emphasis lang="en">Updated.
Added "What If Nothing Works" section.</emphasis>
</revremark>
</revision>
<revision>
<revnumber>1.1</revnumber>
<date>2000-09-13</date>
<authorinitials>SV</authorinitials>
<revremark>
Ajout de réglages pour tcsh. <emphasis lang="en">Added tcsh
fixes</emphasis>
</revremark>
</revision>
<revision>
<revnumber>1.0</revnumber>
<date>2000-09-05</date>
<authorinitials>SV</authorinitials>
<revremark>
Première version. <emphasis lang="en">First
release</emphasis>
</revremark>
</revision>
</revhistory>
</articleinfo>
<sect1 id="intro">
<title>Introduction</title>
<para>
Tout utilisateur de Linux a tôt ou tard été confronté à une situation
dans laquelle il semblait impossible d'avoir des touches
<keycap>Backspace</keycap> et <keycap>Suppr</keycap> qui
fonctionnent, en console comme sous X. Cette page explique ce
phénomène et y suggère des solutions. Dans l'ensemble, les notions
abordées ici sont indépendantes de la distribution utilisée : mais en
raison de l'étendue des différences entre les fichiers de
configuration du système selon les distributions, j'essaierai de
donner au lecteur suffisamment de connaissances pour concevoir ses
propres réglages en cas de besoin.
</para>
<para>
Je suppose que la touche <keycap>Backspace</keycap> doit revenir d'un
caractère puis effacer le caractère qui est placé sous le curseur. Au
contraire, la touche <keycap>Suppr</keycap> doit effacer le caractère
qui est placé sous le curseur, sans que ce dernier ne bouge. Si vous
pensez que la fonction des deux touches doit être intervertie, en dépit
du fait que la majorité des claviers fournisse une flèche orientée vers
la <emphasis>gauche</emphasis> (<keycap>←</keycap>) sur la touche
<keycap>Backspace</keycap>, alors cette page ne vous donnera pas de
solutions immédiates, mais vous pourrez néanmoins trouver très utiles
les explications données ici.
</para>
<para>
Je suppose également que les réglages ne devraient modifier que des
fichiers locaux (d'un utilisateur). Aucune partie standard de la
distribution ne devrait être altérée. Enfin, ce document traite de la
façon dont il faut configurer votre système pour que les applications
reçoivent les bons événements clavier. Si une application décide
d'interpréter de tels événements d'une façon idiosyncratique, le seul
réglage possible est de reconfigurer l'application.
</para>
<note>
<para>
Depuis la première version de ce petit guide pratique, les choses se
sont encore embrouillées. Différentes distributions d'un même émulateur
de terminal (par exemple <application>gnome-terminal</application> tel
qu'il est fourni par Red Hat 7.0, Helix Code/Ximian ou même Red
Hat≥7.1) génèrent des séquences <acronym>ASCII</acronym>. En
raison de cette dissonnance, les actuelles bases de données de terminal
correspondent encore moins aux émulateurs de terminal qu'elles sont
supposées décrire. Afin de donner un fondement solide aux explications
qui suivent, nous supposons foncièrement corrects les paramètres
proposés par la <ulink
url="http://www.debian.org/doc/debian-policy/">politique relative au
clavier adoptée par Debian</ulink>.
</para>
</note>
</sect1>
<sect1 id="actions">
<title>Comment les touches sont converties en actions</title>
<para>
Lorsque l'on appuie sur une touche, un nombre de composants matériels et
logiciels coopèrent afin de garantir que la signification de la touche
que l'on a dans l'esprit (par exemple, d'émettre un certain caractère)
concorde avec le comportement effectif de la touche. Je me concentrerai
sur l'aspect logiciel (dans la mesure où notre contrôle sur le matériel
est inexistant), et en particulier, provisoirement, sur les événements
clavier liés à la sortie en console.
</para>
<orderedlist>
<listitem>
<para>
L'appui sur une touche génère de purs <firstterm>codes de
balayage</firstterm>
(<emphasis><firstterm>scancodes</firstterm></emphasis>) du clavier ; ces
codes de balayage sont ensuite transformés en un <firstterm>code
touche</firstterm>
(<emphasis><firstterm>keycode</firstterm></emphasis>). Sur un système
i386, en général, la touche <keycap>Backspace</keycap> émet
<keycode>14</keycode> et la touche <keycap>Suppr</keycap> émet
<keycode>111</keycode>.
</para>
</listitem>
<listitem>
<para>
Les codes touche sont traduits par la bibliothèque clavier en un
<firstterm>symbole clavier</firstterm> (<firstterm><emphasis>keyboard
symbol : keysym</emphasis></firstterm>) eu moyen de la définition
du clavier chargée par l'utilisateur. Si vous regardez dans votre base
de données de clavier (par exemple dans <filename>/lib/kbd/</filename>),
vous découvrirez plusieurs définitions pour plusieurs ordinateurs,
différentes répartitions et probablement différentes interprétations des
mêmes touches (par exemple, on peut vouloir que les deux touches
<keycap>Alt</keycap> se comportent vraiment comme deux modificateurs
distincts). La répartition du clavier de la console Linux assigne la
touche symbolique <keysym>Suppr</keysym> au code touche 14 et la touche
symbolique <keysym>Remove</keysym>au code touche 111. Cela peut sembler
étrange, mais la console Linux émule un terminal VT100, et c'est ainsi
que vont les choses ici-bas. <footnote><para>Cette affirmation a été
confirmée et discutée plusieurs fois dans les commentaires sur ce
document. Si vous avez quelque information décisive à ce sujet, prière
de m'écrire.</para></footnote>
</para>
</listitem>
<listitem>
<para>
Notre voyage touche déjà à sa fin. Les applications en console lisent
des séquences <acronym>ASCII</acronym>, pas des touches symboliques. La
console doit donc lire des touches symboliques et les traduire en des
séquences <acronym>ASCII</acronym> chiffrant convenablement les touches.
Bien sûr, cette opération doit être effectuée d'une manière qui soit
compréhensible par les applications. En l'occurrence, dans la console
Linux, la touche symbolique <keysym>Suppr</keysym> est mappée vers le
code <acronym>ASCII</acronym> 127 (<symbol>DEL</symbol>), la touche
symbolique <keysym>Remove</keysym> vers une séquence d'échappement
adéquate, et la touche symbolique <keysym>BackSpace</keysym> vers le
code <acronym>ASCII</acronym> 8 (<symbol>BS</symbol>).
</para>
</listitem>
<listitem>
<para>
Enfin, nous devons en quelque sorte revenir sur nos pas et traduire les
séquences <acronym>ASCII</acronym> générées par chaque touche en
capabilité de touche. Cet objectif est atteint par une <firstterm>base
de données de terminal</firstterm>, qui contient, pour chaque type de
terminal, le mappage inversé des séquences de caractères vers les
capabilités de touche (qui sont essentiellemnt un sous-ensemble des
touches symboliques). <footnote><para>Certains programmes s'en remettent
au pilote du terminal pour l'édition de la ligne d'entrée, comme
l'effacement de caractères ou de mots. Avec <command>stty</command>,
vous pouvez dire au pilote du terminal quel caractère il doit utiliser
pour effacer le caractère placé à gauche du curseur (le caractère
<firstterm>erase</firstterm>). Vous pouvez contrôler vos paramètres
courants avec <command>stty a</command> et les choisir avec
<command>stty erase
<replaceable>character</replaceable></command>.</para> </footnote>
</para>
<note>
<para>
Malheureusement, il y a deux bases de données de terminal
<quote>standard</quote>, <application>termcap</application> et
<application>terminfo</application>. Selon votre distribution, vous
pouvez tout aussi bien utiliser l'une de ces deux là, ou la base de
donnés peut encore dépendre de l'application. Nos explications se
concentreront sur la base de données
<application>terminfo</application>, qui est plus récente, mais les
réglages suggérés ici prennent les deux en considération.
</para></note>
<para>
En l'occurrence, dans la console Linux, <keycap>F1</keycap> génère un
échappement suivi de <literal>[[A</literal>, qui peut être traduit par
la capabilité <literal>key_f1</literal> en regardant dans l'entrée de la
base de données du terminal de la console (essayez <command>infocmp
linux</command> si vous voulez regarder l'entrée). On peut trouver une
très bonne explication des bases de données du terminal dans le manuel
du <application>termcap</application> de <acronym>GNU</acronym>. En
général, les applications Linux utilisent la base de données
<application>terminfo</application>, plus récente, contenue dans le
paquetage <application>ncurses</application>.
</para>
<para>
D'une façon qui n'est peut-être pas si étonnante, l'entrée de terminfo
en console Linux mappe <symbol>DEL</symbol> vers la capabilité
<literal>kbs</literal> (touche backspace), et Échap suivi de
<literal>[3~</literal> vers la capabilité <literal>kdch1</literal>
(touche <quote>delete-one-char</quote>). Même si vous pouvez trouver
étrange que la touche <keycap>Backspace</keycap> émette un
<symbol>DEL</symbol>, la base de données de terminal remet tout à sa
place, et les applications qui se comportent correctement interpréteront
<symbol>DEL</symbol> comme la capabilité <literal>kbs</literal>,
effaçant ainsi le caractère situé à gauche du curseur.
</para>
</listitem>
</orderedlist>
</sect1>
<sect1 id="why">
<title>Pourquoi ça ne marche pas (toujours)
</title>
<para>
J'espère qu'au point où nous en sommes, le problème de base est clair :
il y a un goulet d'étranglement entre le clavier et les applications
console, à savoir, le fait qu'ils ne puissent communiquer que par
séquences <acronym>ASCII</acronym>. Les touches spéciales sont ainsi
d'abord traduites de touches symboliques en séquences, puis de séquences
en capabilités de touche. Comme des consoles différentes ont des idées
divergentes sur l'aspect que doit prendre cette traduction, nous avons
besoin d'une base de données de terminal. Le système marcherait
parfaitement, à un petit problème près : la base de données n'est pas
toujours configurée correctement, et tout le monde ne l'utilise pas.
</para>
<para>
Les applications peuvent avoir un moyen de savoir quelle entrée de base
de données utiliser : ce qui le rend réalisable, c'est une configuration
adéquate de la variable d'environnement <envar>TERM</envar>. Dans
certains cas, il y a une dissonnance entre l'émulateur de terminal et le
contenu de l'entrée de la base de données suggérée par
<envar>TERM</envar>.
</para>
<para>
En outre, de nombreuses applications <emphasis>n'utilisent
pas</emphasis> la base de données de terminal (ou au moins pas
entièrement), et considèrent les codes <acronym>ASCII</acronym>
<symbol>BS</symbol> et <symbol>DEL</symbol> avec un sens qu'elles ne
font que présumer : par conséquent, sans regarder dans la base de
données, elles leur assignent une signification (en général, bien sûr,
la signification est d'effacer le caractère situé avant ou sous le
curseur). Ainsi notre beau schéma est complètement détruit (tout
utilisateur de Linux en fait l'amère expérience). En l'occurrence,
<application>bash</application> suppose que <symbol>DEL</symbol> doit
faire un <action>backward-delete-char</action>, c'est-à-dire backspace.
</para>
<para>
Partant, tout fraîchement installé, il permet que la touche
<keycap>Backspace</keycap> fonctionne en console comme on peut s'y
attendre, mais uniquement à cause de la succession de deux renversements
! Bien sûr, la touche <keycap>Suppr</keycap> ne fonctionne pas. La cause
de ce phénomène est que <application>bash</application> ne cherche pas
dans la base de données de terminal la capabilité
<literal>kdch1</literal>.
</para>
<para>
Juste pour illustrer la façon dont les choses se sont embrouillées,
considérez le script <command>fix_bs_and_del</command> fourni avec la
distribution Red Hat (et peut-être d'autres). Il assigne à la volée la
touche symbolique <keysym>BackSpace</keysym> à la touche
<keycap>Backspace</keycap>, et la touche symbolique
<keysym>Suppr</keysym> à la touche <keycap>Suppr</keycap>. Désormais le
shell fonctionne ! Malheureusement, tous les programmes qui se
reposaient sur l'association correcte de la génération de touches
symboliques et de mappages de la base de données de terminal ne marchent
plus du tout maintenant, car la touche symbolique <keysym>Suppr</keysym>
est mappée par la base de données terminfo vers <symbol>DEL</symbol>, et
celui-ci vers la capabilité de touche <literal>kbs</literal>, de telle
sorte que dans de tels programmes, les deux touches produisent un
backspace.
</para>
</sect1>
<sect1 id="X">
<title>X</title>
<para>
Sous X, la situation n'est pas vraiment différente. Il y a juste une
couche différente, à savoir que le système X Window traduit les
scancodes en ses propres touches symboliques, qui sont bien plus variées
et plus précises que celles de la console, et les fournit aux
applications (au fait, c'est la raison pour laquelle
<application>XEmacs</application> n'est pas tourmenté par ce problème :
X traduit le code touche 22 par la touche symbolique
<keysym>BackSpace</keysym> et le code touche 107 par la touche
symbolique <keysym>Suppr</keysym>, puis l'utilisateur peut facilement
assigner à ces touches symboliques le comportement désiré). Bien sûr, un
programme d'émulation de terminal (en général un émulateur de VT100 dans
le monde X) doit traduire les touches symboliques X en séquences ASCII,
de telle sorte que nous en revenons à notre douloureuse affaire.
</para>
<para>
Plus précisément, en général <application>xterm</application> se
comporte exactement comme la console (i.e. il émet les mêmes séquences
<acronym>ASCII</acronym>), mais, par exemple,
<application>gnome-terminal</application> dans la Red Hat <7.0 or
≥7.1 émet <symbol>BS</symbol> pour <keycap>Backspace</keycap> et
<symbol>DEL</symbol> pour <keycap>Suppr</keycap>. Là où ça commence à
devenir drôle, c'est quand vous vous rendez compte qu'ils utilisent par
défaut la <emphasis>même</emphasis> entrée de base de donnée de terminal
; ainsi, le fait que la capabilité <literal>kbs</literal> soit associée
à un <symbol>DEL</symbol> <acronym>ASCII</acronym> fait que toutes les
applications qui se comportent correctement produisent le même
comportement pour les touches <keycap>Backspace</keycap> et
<keycap>Suppr</keycap> dans <application>gnome-terminal</application>.
La simple commande
</para>
<screen>
bash$ export TERM=gnome
</screen>
<para>
peut résoudre le problème, dans ce cas, pour les applications qui se
comportent correctement. Bon, pas toujours, parce qu'il pourrait manquer
une entrée appelée <literal>gnome</literal> à votre système dans la base
de données de terminal, en particulier s'il n'est pas parfaitement à
jour.
</para>
<para>
Dans certains cas, ce n'est pas toujours une solution : si, par exemple,
vous avez une distribution Red Hat 7.0, votre
<application>gnome-terminal</application> se comporte comme une console.
Mais attention : si vous avez mis à jour votre bureau en utilisant la
distribution Helix, alors, votre
<application>gnome-terminal</application> se comporte comme une Red Hat
antérieure à la version 7.0.
</para>
<para>
À la seule fin de faciliter la compréhension de ce qui va suivre,
appelons <firstterm>standard</firstterm> un émulateur de VT100 se
comportant comme la console, et <firstterm>non-standard</firstterm> un
qui émet <symbol>BS</symbol> pour <keycap>Backspace</keycap> et
<symbol>DEL</symbol> pour <keycap>Suppr</keycap><footnote><para>Même ces
définitions ont été confirmées et discutées de nombreuses fois au sujet
de ce document. Si vous avez une information décisive sur ce sujet, vous
êtes prié de m'écrire.</para></footnote>.
</para>
<para>
Ainsi, par exemple, <application>xterm</application> a toujours été
standard dans la distribution Debian, tandis qu'il a oscillé à de
nombreuses reprises entre les états standard et non-standard dans la Red
Hat ; le comportement de <application>gnome-terminal</application> est
encore plus erratique. Voir <xref linkend="morehack"/> pour quelques
renseignements sur la façon de rendre standard un terminal non-standard.
</para>
</sect1>
<sect1 id="writing">
<title>Ce que vous devriez faire quand vous écrivez des
applications</title>
<para>
Lorsque vous écrivez une application en console, soyez gentils pour
l'utilisateur et essayez de comprendre ce qui vient de l'entrée standard
au moyen de la procédure de restauration suivante :
</para>
<orderedlist>
<listitem><para>
ouvrez la bonne entrée <application>terminfo</application> et essayez de
traiter la séquence afin de découvrir si elle a une signification
particulière dans le terminal courant ; si c'est le cas, utilisez
la sémantique <application>terminfo</application> ;
</para></listitem>
<listitem><para>
utilisez la signification <acronym>ASCII</acronym> voulue sur les
contenus de ligne, les retours chariot, les tabulations et, bien sûr,
<symbol>BS</symbol> et <symbol>DEL</symbol>. Croiser les doigts pourrait
également se révéler utile.
</para></listitem>
</orderedlist>
</sect1>
<sect1 id="system">
<title>
Ce que vous devriez faire sur votre système
</title>
<para>
Remarquez encore que le problème qui égare souvent les gens qui essayent
de régler leur système est qu'il règlent les choses au mauvais endroit.
Puisque les parties qui fonctionnent ne fonctionnent souvent que par
chance, essayer de régler le système en supposant que quelque chose est
cassé mènera souvent à changer des paramètres corrects en paramètres
incorrects.
</para>
<sect2>
<title>Ce qui doit être fait</title>
<sect3 id="deviance">
<title>La détection des comportements non-standards
</title>
<para>
La première étape d'une solution propre est de savoir exactement quels
terminaux sont standards et lesquels ne le sont pas. En général, ils se
comportent tous comme la console, et dans ce cas les modifications à
faire pour que tout fonctionne bien sont minimes. Si, cependant, vous
avez un terminal non-standard (par exemple, une version non-standard de
<application>gnome-terminal</application>), vous aurez à le traiter
d'une façon spécifique.
</para>
<para>
Le programme suivant, composé d'une ligne de C,
</para>
<programlisting width="70">
void main(void) {int c; while(c = getchar()) printf("%d 0x%02X\n", c, c);}
</programlisting>
<para>
pourrait vous aider. Mettez cette ligne dans un fichier intitulé
<filename>ascii.c</filename>, compilez-le avec <command>gcc ascii.c -o
ascii</command>, tapez <command>./ascii</command> et appuyez sur une
touche suivie de <keycap>Entrée</keycap>. Le programme affichera les
codes décimal et hexadécimal de la séquence <acronym>ASCII</acronym>
produite (vous pourriez d'abord vouloir faire un <command>stty erase
^-</command> pour obtenir vraiment tous les codes). Vous pouvez
désormais voir facilement ce que la touche <keycap>Backspace</keycap>
fait : si elle émet un <symbol>DEL</symbol> (127), vous avez un
émulateur standard, si elle émet un <symbol>BS</symbol> (8), vous en
avez un non-standard.
</para>
</sect3>
<sect3>
<title>Distinguer les émulateurs
</title>
<para>
Si vous avez un émulateur de terminal non-standard, vous devez le
distinguer des émulateurs standards. Théoriquement, cela ne devrait pas
être un problème parce qu'il y a différentes entrées dans la base de
données de terminal avec différentes séquences (l'entrée utilisée dépend
de la valeur de la variable <envar>TERM</envar>).
</para>
<para>
Nous en venons ici au fait que l'entrée <literal>gnome</literal> doit
être utilisée pour tous les émulateurs de VT100 non-standards, et
l'entrée<literal>xterm</literal> pour les émulateurs standards. C'est
avec de nombreuses distributions (sauf quelques cas comme la Red Hat
≤5.0, où l'entrée <literal>xterm</literal> est non-standard).
</para>
<para>
Cependant, <application>gnome-terminal</application> utilise par défaut
la même entrée que <application>xterm</application> ; ainsi, si
l'un est non-standard et que l'autre est standard, vous devrez trouver
un moyen de le leur dire séparément. L'option
<literal>termname</literal> de <application>gnome-terminal</application>
permet à l'utilisateur de choisir la variable <envar>TERM</envar>.
Cependant, dans d'anciennes versions de
<application>gnome-terminal</application>, l'option ne fonctionne pas.
En outre, il n'est parfois pas facile de modifier la façon dont
<application>gnome-terminal</application> est démarré.
</para>
<para>
C'est une bonne idée que d'exploiter ici le fait que
<application>gnome-terminal</application> règle la variable
<envar>COLORTERM</envar> sur <literal>gnome-terminal</literal>. Ainsi,
par le simple ajout d'un test aux fichiers de configuration du shell,
nous pouvons régler la variable <envar>TERM</envar>.
</para>
</sect3>
<sect3>
<title>Réglage des bases de données de terminal
</title>
<para>
Notre problème est désormais qu'il pourrait manquer à la base de données
de terminal une entrée <literal>gnome</literal> pour les terminaux non
standards (c'est le cas dans un certain nombre de versions de
<application>termcap</application> et de
<application>terminfo</application>). Les bases de données
<application>terminfo</application> récentes ont une entrée
<literal>gnome</literal>, mais, dans certains cas, comme
<application>gnome-terminal</application> se comporte dans l'ensemble
comme <application>xterm</application>, à nos deux fameuses touches
près, il est possible de générer automatiquement une entrée flambant
neuve et correcte.
</para>
</sect3>
<sect3>
<title>Réglage du comportement du shell
</title>
<para>
La bibliothèque <application>readline</application>, utilisée par
<application>bash</application> et de nombreux autres programmes pour
lire la ligne d'entrée, peut être personnalisée de façon à reconnaître
les séquances spécifiques de caractères. La personnalisation peut
également dépendre de la variable <envar>TERM</envar>, si bien qu'une
fois que l'on peut distinguer les terminaux, on peut régler finement le
clavier.
</para>
<para>
Par ailleurs, si vous voulez que <application>less</application> et
autres applications en mode texte marchent correctement, vous devez
convaincre le shell du fait que sous un émulateur de terminal
non-standard, le caractère d'effacement soit <symbol>BS</symbol>, et pas
<symbol>DEL</symbol> (dans le cas contraire, la touche
<keycap>Backspace</keycap> émet déjà <symbol>DEL</symbol>, donc nous
n'avons rien à faire). On peut le faire à l'aide de la commande
<command>stty</command>.
</para>
</sect3>
</sect2>
<sect2>
<title>Comment le faire</title>
<caution><para>
Ces réglages peuvent avoir quelques effets pervers. D'abord, ils ne
marchent que pour les terminaux spécifiés. Ensuite, en théorie (mais il
est peu probable que cela arrive) ils pourraient embrouiller la
bibliothèque <application>readline</application> sur d'autres terminaux.
Mais ces deux limitations sont en général sans inoffensives.
</para></caution>
<para>
Tout d'abord, vérifiez avec <command>infocmp gnome</command> si vous
avez déjà une entrée <literal>gnome</literal> dans votre base de données
<application>terminfo</application> (nous réglerons plus tard le cas de
<application>termcap</application>). Si l'entrée n'existe pas, la
commande suivante
</para>
<programlisting>
bash$ tic <(infocmp xterm |\
sed 's/xterm|/gnome|/' |\
sed 's/kbs=\\177,/kbs=^H,/' |\
sed 's/kdch1=\\E\[3~,/kdch1=\\177,/')
</programlisting>
<para>
en créera une correcte dans <filename>~/.terminfo</filename>. Si la même
commande est lancée par l'administrateur, elle générera l'entrée dans la
base de données globale (vous pouvez transgresser ce comportement en
réglant <envar>TERMINFO</envar> sur <filename>~/.terminfo</filename>).
Notez que si votre entrée <literal>xterm</literal> est déjà non-standard
(par exemple, vous avez une Red Hat ≤5.0), le script la copiera sans
la changer, et c'est précisément ce que nous voulons.
</para>
<para>
Ajoutez maintenant le fragment suivant à
<filename>~/.inputrc</filename><footnote id="addinputrc"><para> Sur les
anciennes versions de <application>bash</application>, vous devez vous
souvenir de régler correctement <envar>INPUTRC</envar>, par exemple en
ajoutant
</para>
<programlisting>
export INPUTRC=~/.inputrc
</programlisting>
<para>
à votre <filename>~/.profile</filename> (ou au fichier, quel qu'il soit,
qui n'est lu que par les shells de login).
</para></footnote> :
</para>
<programlisting>
"\e[3~": delete-char
</programlisting>
<para>
Cette commande apprend à la bibliothèque
<application>readline</application> comment gérer votre touche standard
<keycap>Suppr</keycap> pour des émulateurs standards, et avec un peu de
chance, cela ne devrait pas interférer avec d'autres terminaux.
Cependant, nous devons maintenant expliquer à la bibliothèque la
signification du caractère <symbol>DEL</symbol> dans les terminaux
non-standards, en ajoutant par exemple
</para>
<programlisting>
$if term=gnome
DEL: delete-char
Meta-DEL: kill-word
"\M-\C-?": kill-word
$endif
</programlisting>
<para>
à <filename>~/.inputrc</filename>. Si <application>xterm</application>
est non-standard également, vous devez ajouter trois autres lignes pour
lui. Inversement, si tous les terminaux sont standards, cette partie
n'est pas requise. Toutes ces modifications peuvent être étendues en
changeant le fichier <filename>/etc/inputrc</filename>.
</para>
<para>
Remarquez que les assignements conditionnels font que les terminaux
non-standards fonctionnent <emphasis>pour autant que la variable
<envar>TERM</envar> soit configurée correctement</emphasis>. Pour le
garantir, il y a plusieurs techniques. D'abord, comme la valeur par
défaut de la variable <envar>TERM</envar> est, pour
<application>gnome-terminal</application>, <literal>xterm</literal>, si
tous les terminaux sont standards, nous n'avons rien à faire. Si,
cependant, un terminal qui utilise par défaut l'entrée
<literal>xterm</literal> est non-standard, vous devez trouver un moyen
de régler correctement la variable <envar>TERM</envar> ; supposez
par exemple que ceci est vrai de
<application>gnome-terminal</application>.
</para>
<para>
Le moyen le plus simple d'obtenir cet effet est de démarrer
<literal>--termname=gnome</literal>, par exemple en réglant correctement
la ligne de commande dans le lanceur de la barre d'outils
<acronym>GNOME</acronym>. Si vous avez cependant une version plus
ancienne et que cette méthode ne fonctionne pas, vous pouvez ajouter les
lignes
</para>
<programlisting>
if [ "$COLORTERM" = "gnome-terminal" ]
then
export TERM=gnome
fi
</programlisting>
<para>
à votre fichier de configuration
<filename>~/.bashrc</filename><footnote><para>Plus précisément, au
fichier de configuration du shell qui est lu dans n'importe quel shell,
pas seulement dans les shells de login. Le bon fichier dépend de la
séquence de démarrage de votre
<application>bash</application>.</para></footnote>. L'assignement n'est
exécuté que sous <application>gnome-terminal</application>, et règle
correctement la variable <envar>TERM</envar>.
</para>
<note><para>
Régler le terminal sur <literal>gnome</literal> pourrait empêcher
<command>ls</command> d'utiliser des couleurs, car de nombreuses
versions de <command>ls</command> ignorent que
<application>gnome-terminal</application> supporte les couleurs. Afin
d'éviter ce problème, créez un fichier de configuration
<filename>~/.dircolors</filename> avec <command>dircolors
--print-database >~/.dircolors</command>, et ajoutez une ligne
<userinput>TERM=gnome</userinput> au fichier de configuration.
</para></note>
<para>
Nous allons maintenant générer à la volée une entrée
<application>termcap</application> qui convienne pour les émulateurs de
terminaux non-standards ; on peut le faire comme suit, toujours
dans <filename>~/.bashrc</filename> :
</para>
<programlisting>
if [ "$TERM" = "gnome" ]
then
export TERMCAP=$(infocmp -C gnome | grep -v '^#' | \
tr '\n\t' ' ' | sed 's/\\ //g' | sed s/::/:/g)
fi
</programlisting>
<para>
Enfin, nous devons expliquer au périphérique de terminal quel caractère
est généré par la touche d'effacement. Comme en général la touche
d'effacement est supposée faire un retour arrière, il y a une astuce
sympathique et efficace tirée du <filename>/etc/bashrc</filename> de Red
Hat : ajoutez ceci à <filename>~/.bashrc</filename> :
</para>
<programlisting>
KBS=$(tput kbs)
if [ ${#KBS} -eq 1 ]; then stty erase $KBS; fi
</programlisting>
<para>
C'est une idée toute simple : nous lisons la capabilité
<literal>kbs</literal> à partir de la base de données de terminal, et
réglons le caractère d'effacement sur sa valeur si c'est un caractère
simple (ce qui est le cas aussi bien dans les terminaux standards que
dans les non-standards).
</para>
<note><para>
Certaines distributions peuvent avoir des réglages déjà en place dans le
fichier de configuration <filename>/etc/inputrc</filename>, valable à
l'échelle du système tout entier. Dans ce cas, vous pouvez éliminer les
lignes redondantes de votre <filename>~/.inputrc</filename>.
</para></note>
</sect2>
<sect2>
<title>Réglage de <application>tcsh</application></title>
<para>
Dans le cas de <application>tcsh</application>, les réglages vont tous
dans <filename>~/.tcshrc</filename>, et suivent la même logique que pour
<application>bash</application> :
</para>
<programlisting width="80">
bindkey "^[[3~" delete-char
if ($?COLORTERM) then
if ($COLORTERM == "gnome-terminal") then
setenv TERM gnome
endif
endif
if ($?TERM) then
if ($TERM == "gnome") then
setenv TERMCAP \
"`infocmp -C gnome | grep -v '^#' | tr '\n\t' ' ' | sed 's/\\ //g' | sed s/::/:/g`"
bindkey "^?" delete-char
bindkey "^[^?" delete-word
bindkey "\377" delete-word
endif
endif
set KBS=`tput kbs`
if (${%KBS} == 1) then
stty erase $KBS
endif
</programlisting>
<para>
La seconde partie doit être répétée pour chaque terminal non-standard.
Bien sûr, si une entrée <application>termcap</application> existe déjà,
il n'est pas nécessaire de la générer.
</para>
</sect2>
</sect1>
<sect1 id="notwork">
<title>Que faire si rien ne marche</title>
<para>
La première chose à faire est de comprendre quels codes
<acronym>ASCII</acronym> sont produits par une certaine touche utilisant
le <link linkend="deviance">programme d'une ligne de C</link>.
</para>
<para>
Une fois que vous savez quelles séquences sont produites, vous devez
vérifier l'entrée <application>terminfo</application> en cours avec
<command>infocmp</command> (ne soyez pas effrayé par la somme des
informations affichées !) et assurez-vous que les capabilités
<literal>kbs</literal> et <literal>kdch1</literal> correspondent aux
bonnes séquences (c'est-à-dire celles produites par les touches
respectives). En outre, vous devez vérifier avec <command>stty
-a</command> que le caractère d'effacement est celui qui est émis par la
touche <keycap>Backspace</keycap> (remarquez que <literal>^H</literal>
représente <symbol>BS</symbol> tandis que <literal>^?</literal>
représente <symbol>DEL</symbol>).
</para>
<para>
S'il y a dissonnance, il peut y avoir plusieurs raisons : mauvais
contenu de la variable <envar>TERM</envar>, mauvaise entrée de la base
de données de terminal, mauvaise émulation de terminal sous X. J'espère
qu'arrivé à ce point, vous avez suffisamment d'informations pour creuser
la solution par vous-même.
</para>
<note><para>
Si différentes applications se comportent différemment, il est possible
que certaines d'entre elles utilisent correctement la base de données de
terminal, et d'autres non. Rappelez-vous que le fait que les touches
adoptent le bon comportement dans une application donnée ne signifie pas
que l'application utilise correctement la base de données de
terminal— elles peuvent ne fonctionner que par chance. Si vous
voulez avoir une vérification indépendante, vous pouvez essayer de voir
si l'éditeur <ulink
url="http://ne.dsi.unimi.it/"><command>ne</command></ulink> fonctionne
ou non. <command>ne</command> utilise toutes les capabilités du
terminal, y compris <literal>kbs</literal> et <literal>kdch1</literal>,
et n'utilise la signification désirée qu'en dernier recours.
</para></note>
</sect1>
<sect1 id="morehack">
<title>Plus de bidouillage</title>
<para>
Ainsi, vous n'êtes pas satisfait par toutes ces informations. Dans ce
cas, vous pouvez faire encore plus de bidouillage sur la sortie de
Backspace et de Suppr, en ayant recours aux commandes qui conviennent
pour observer ou régler la façon dont X et la console traitent les
touches.
</para>
<para>
Il peut arriver que, pour quelque raison, ce que j'ai dit sur <link
linkend="X">X</link> ne soit pas vrai, c'est-à-dire que X ne traduise
<emphasis>pas</emphasis> le code touche 22 en touche symbolique
<keysym>BackSpace</keysym>, ni le code touche 107 en touche symbolique
<keysym>Suppr</keysym> (ou même que, sur votre clavier particulier, les
codes touche associés à <keycap>Backspace</keycap> et
<keycap>Suppr</keycap> ne soient pas 22 et 107). Afin de vous en
assurer, vous devez utiliser <command>xev</command>, une application X
simple qui affichera le code touche et la touche symbolique associés à
la touche que vous enfoncez. Si quelque chose va de travers, il y a
plusieurs façons de régler le problème : le moyen simple et
provisoire est d'utiliser <command>xmodmap</command>, une commande qui
vous permet de changer de nombreux réglages relatifs au traitement du
clavier par X. Par exemple,
</para>
<screen>
xmodmap -e "keycode 22 = BackSpace"
xmodmap -e "keycode 107 = Delete"
</screen>
<para>
réglera correctement les touches symboliques (en supposant que 22 et 107
sont les codes touches corrects pour vous). Dans le cas où vous voudriez
opérer quelques modifications sur le long terme, vous pouvez jouer avec
les ressources <varname>vt100.backArrowKey</varname>,
<varname>vt100.translations</varname> et <varname>ttyModes</varname> de
<application>xterm</application> (et les applications de terminal
similaires) dans le fichier de configuration
<filename>~/.Xdefaults</filename>. Une possibilité, par exemple,
consiste en ceci :
</para>
<programlisting>
XTerm.VT100.Translations: \
<Key>BackSpace: string(0x7F)\n\
<Key>Delete:string("\033[3~")
</programlisting>
<para>
Vous devriez jeter un coup d'œil dans la page de manuel de
<application>xterm</application> pour obtenir plus d'informations.
</para>
<para>
Le programme faisant pour la console ce que <command>xev</command> fait
pour X est <command>showkeys</command> : il renverra les codes
touche de console des touches que vous enfoncez. En combinant
<command>showkeys</command> avec <command>dumpkeys</command>, qui
affichera sur la sortie standard le mappage clavier de la console, vous
pouvez facilement régler les dissonnances entre les codes touche et les
touches symboliques. Parallèlement à <command>xmodmap</command>,
<command>loadkeys</command> peut ensuite régler des associations
isolées, ou charger des mappages clavier entièrement nouveaux. Avec
cela, vous pouvez même changer la chaîne associée à une touche
symbolique donnée. Si vous voulez enregistrer ces modifications, vous
devrez définir un nouveau mappage clavier pour la console (vous devriez
jeter un coup d'œil sur les mappages clavier du système, en
général situés dans <filename>/lib/kbd</filename>).
</para>
</sect1>
<sect1 id="concl">
<title>Conclusions</title>
<para>
Les réglages suggérés ici devraient résoudre une grande étendue de
problèmes liés à l'effacement du texte que vous avez écrit (cependant,
ils n'aident pas à en créer du nouveau <literal>:)</literal>).
</para>
<para>
Il y a un petit bug dans le réglage tout entier : si vous utilisez
l'astuce du <envar>COLORTERM</envar> et que vous démarrez
<application>xterm</application> depuis
<application>gnome-terminal</application>, le premier verra
<envar>TERM</envar> se régler sur <literal>gnome</literal>. Cet
inconvénient est, bien sûr, en général complètement inoffensif, et n'a
pas lieu si vous avez tout simplement démarré
<application>gnome-terminal</application> avec un <envar>TERM</envar>
convenablement réglé.
</para>
<para>
Un autre problème non trivial, et qui n'a pas vraiment de solution, est
celui qui concerne la connexion à distance : si vous vous connectez
sur un hôte dont la base de données de terminal est incohérente avec la
vôtre, vous aurez à configurer les choses à la main.
</para>
<para>
Enfin, il faut observer que les réglages ne marcheront pas pour des
applications cassées (par exemple, des applications ignorant la
capabilité de touche <literal>kbs</literal>). Il n'y a pas grand chose à
faire dans ce cas, car régler le problème d'une application cassée
présente de fortes chances de casser toutes celles qui se comportent
correctement.
</para>
</sect1>
</article>